L’offshore continue à véhiculer nombre de clichés. Entre autres, l’externalisation de services informatiques menacerait l’emploi en France et générerait toute sorte de coûts cachés. Il est temps de rétablir certaines vérités. Sans langue de bois.
Cela fait une quinzaine d’années que le phénomène offshore s’est enraciné dans le paysage français, qu’il s’agisse de l’externalisation de services informatiques (développement, tests, maintenance) ou de processus métiers (centre d’appel, comptabilité, paie…). Une quinzaine d’années que le recours à des prestataires étrangers s’est généralisé dans les entreprises, en particulier chez les grands comptes rôdés à la mondialisation. Au terme d’offshore, je lui préfère d’ailleurs l’expression de sous-traitance internationale. .... Je voudrais ici revenir sur les principaux griefs portés contre l’externalisation pour mieux les réfuter.
1. L’offshore détruit des emplois en France
C’est le reproche le plus souvent avancé par les détracteurs de l’offshore. C’est oublier un certain nombre de réalités. En France, le marché du logiciel et des services informatiques n’a jamais autant recruté. Il est même le premier secteur créateur d’emplois cadres selon l’Apec. ..
2. L’industrialisation des services rend caduque le recours à l’offshore
En l’espace d’une quinzaine années, l’informatique est passée du stade artisanal à l’ère industrielle. Les prestations au forfait se substituent aux placements en régie. Et les développements spécifiques font progressivement place à des briques logicielles mutualisées que l’on personnalise ensuite. Ce mouvement d’industrialisation, on le doit à la poussée du cloud (IaaS, SaaS, PaaS) mais aussi à l’adoption de référentielles qualités structurantes (CMMi, Itil…), au recours aux méthodes agiles (Scrum, Kanban, XP) et à leurs différents prolongements (lean startup, DevOps…). Cette professionnalisation du marché est, au contraire, un préalable à l’offshore. En partageant les mêmes standards de qualité et cadres méthodologiques, reconnus internationalement, une entreprise est plus à même de travailler avec un prestataire étranger. ...
3. Les coûts cachés réduisent à néant les bénéfices économiques
Il faut effectivement tordre le cou à cette idée reçue. Au cours des dernières années, un grand nombre d'entreprises se sont tournées vers l'externalisation uniquement pour réduire leurs coûts. C’est un mauvais calcul. Non seulement les économies n’interviennent qu’à moyen et long terme – à condition de réunir certains prérequis que je vais développer plus loin – mais le tarif du jour/homme ne doit pas être le critère décisif et exclusif. Une entreprise va à l’étranger pour gagner en agilité et en expertise. ...
4. Les différences linguistiques et culturelles rendent impossible toute communication
Dans le choix de la destination, l’entreprise doit se poser les bonnes questions. Est-ce que le fuseau horaire, la langue, la culture sont des critères décisifs ? Auquel cas, elle doit aller au Maghreb, en Roumanie ou à l’Ile Maurice, proches de notre pays sur tous ces points. Si l’entreprise cherche l’expertise et d’importants bassins d’emplois, elle fera le voyage jusqu’en Inde. ....
5. Le turn-over dans les pays low-cost empêche toute pérennisation du savoir-faire
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